Accueil A la une La crise des déchets s’aggrave à Sfax : Une catastrophe environnementale sous silence !

La crise des déchets s’aggrave à Sfax : Une catastrophe environnementale sous silence !

 

La situation environnementale devient de plus en plus critique à Sfax. Pour ses habitants, ce gouvernorat est sinistré, alors que les autorités peinent à trouver une solution définitive à ce problème récurrent.

La situation a pris une nouvelle ampleur lorsque plusieurs points de collecte de déchets anarchiques ont été incendiés mettant la santé des citoyens en danger. En effet, face au refus social des différentes solutions, présentées par le comité consultatif pour la gestion de la crise des déchets, créé en juillet 2022, et face à l’absence d’une solution radicale au problème de la gestion des ordures ménagères dans la région, les opérations anarchiques de combustion des déchets par les citoyens se sont multipliées en dépit des avertissements lancés par les autorités régionales relatifs aux dangers sanitaires causés par les émissions de dioxine, un gaz cancérigène, des ordures brûlées.

Pire encore, cette situation a conduit à un important incendie qui s’est déclaré dans la décharge de la route du port de Sfax, fermée depuis la fin du mois d’octobre. Si pour les autorités cet incendie n’est pas de nature criminelle, les conséquences environnementales et sanitaires ne sont pas négligeables.

Au fait, le quotidien des Sfaxiens est devenu insupportable avec les grandes quantités de déchets ménagers qui jonchent les quatre coins de la ville, en l’absence d’une décharge à grande capacité. Les déchets sont partout et les municipalités, à court d’équipements et de solutions, peinent à répondre à la situation.

Pour les Sfaxiens, la situation est tellement grave que certains ont même menacé de boycotter les élections législatives de décembre en signe de protestation. Mais ce qui inquiète le plus, c’est cet incendie qui s’est déclaré brutalement dans cette décharge hors de service. En effet, les unités de la Protection civile se sont mobilisées depuis mardi pour maîtriser l’incendie. Deux camions avaient été consacrés pour éteindre le feu, selon le directeur régional de la Protection civile, Hatem Boubaker, qui a précisé que l’incendie ne constitue aucun danger pour les zones résidentielles et industrielles avoisinantes.

Le président de la circonscription municipale de la ville de Sfax, Mounir Affes, a indiqué qu’il ne s’agit pas d’un incendie criminel, mais le résultat de la fermentation des déchets. Il a spécifié que la décharge est fermée depuis plus de 15 jours, le 31 octobre dernier, et que personne ne peut y entrer.

« Ceux qui disent que c’est un acte criminel se trompent, car il y a une fermentation qui s’opère et qui a provoqué ce feu », a-t-il affirmé, en ajoutant que « le fait que le feu s’est déclaré du côté du marais le prouve bien, car personne n’aurait pu accéder à cet endroit ».

Or, une autre version a été présentée par le gouverneur de Sfax, Fakher Fakhfakh, qui soupçonne un acte criminel et affirme même qu’une plainte a été déposée suite à l’incendie. « Certaines personnes n’ont pas intérêt à ouvrir le dossier des ordures dans la région », a-t-il insisté.

L’Utica réagit

 Les images publiées sur les réseaux sociaux sont vraiment désolantes et les risques sanitaires sont énormes. Face à cette situation, les Sfaxiens menacent de boycotter les prochaines élections législatives. C’est ce qu’a confirmé le représentant de l’Utica à Sfax, Slim Marrakchi.

« Nous n’avons pas trouvé d’autres alternatives, les Sfaxiens étouffent sous silence de l’Etat, nous appelons à une intervention directe de la part du Président de la République et de la Cheffe du gouvernement », a-t-il dit.

Il a dans ce sens fait part d’une situation catastrophique affirmant que les citoyens ont bel et bien opté pour l’escalade. Au fait, la tension populaire s’est installée à Sfax depuis plusieurs semaines. Alors que le gouvernorat est connu comme étant le poumon économique du pays, les autorités peinent à trouver une solution définitive à la fermeture de la plus grande décharge du gouvernorat à Agareb.

Rappelons que le comité de gestion de la crise des déchets a proposé plusieurs solutions à l’instar de la création de décharges temporaires et autres de recyclage. Toutes les propositions ont été confrontées à un refus populaire de la région concernée avec comme slogan ” Ma localité n’est pas une décharge ”.

La situation est tellement compliquée et critique que le gouverneur a appelé même à une intervention de la part de l’armée nationale pour sécuriser certaines décharges, des déclarations qui avaient fait polémiques et qui ont été rejetées par les citoyens.

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